TEMOIGNAGES DE MINEUR.ES NON ACCOMPAGNE.ES
Lorsque ces jeunes/ enfants entre en contact avec le Resf27, après avoir été reconnus non mineurs par le département de l’EURE, nous rédigeons avec eux leur récit de vie. Ce travail nécessite six à douze heures d’échange pour faciliter la parole. Le jeune décrit ses conditions de vie au pays d’origine, les raisons qui ont motivé son départ, le trajet qui est souvent un périple semé d’embuches et de violences de toutes natures, l’arrivée en FRANCE, la manière dont il a été accueilli par les services de police, du département, la manière dont son évaluation de minorité a été menée par le département.
Ce récit de vie est adressé via une saisine au Juge des enfants pour contester la décision de non-minorité du département. Une majorité de ces saisines aboutit à une reconnaissance de minorité et à un placement à l’aide sociale à l’Enfance du département ordonnés par le Juge des enfants. Ce résultat est l’aboutissement de très longues procédures juridiques engagées par les jeunes avec le soutien du collectif Resf27.
Nous vous proposons quelques extraits de ces récits de vie. La majorité de ces mineur.es ne maîtrisant pas parfaitement la langue française, ces récits de vie sont rédigés avec l’aide de bénévoles du RESF.
POURQUOI PARTIR ?
Ils partent sur les conseils ou l’injonction d’un membre ou un ami de leur famille pour fuir une situation de misère, de violence, de menaces.
Malika :
Un soir des collègues et amis de mon père sont venus nous visiter. Ils ont mangé avec nous. Ce qui s’est passé ce jour-là, je ne peux pas l’oublier : nous avions mangé des bichouchas (légumes). Un moment après nous avons entendu du bruit dehors et des Maï-maï avec des armes ont surgi dans notre maison. Mon père leur a demandé ce qu’ils voulaient. Ils ont dit qu’il n’avait besoin de rien du tout. Mon père leur a alors dit que s’ils voulaient de l’argent, il allait leur donner. Tout cela s’est passé très vite. Ils ont d’abord tué deux camarades de mon père. Alors il m’a dit de partir pour me protéger et pour pas que je vois cela. Mais moi je ne suis pas sortie. Je me suis juste cachée et je les ai vu couper la tête de mon père. Ils ont tué aussi ses autres camarades puis ils sont partis. Je suis allé chez une amie de ma mère. Je lui ai raconté tout ce qui s’était passé. Ils m’ont dit que je devais rester là parce que l’on ne pouvait pas sortir la nuit, c’était trop dangereux.
Idrissa :
A l’Eglise des prophètes noirs, on a dit à mon père que je portais le mauvais sort et qu’il fallait qu’il vienne avec moi et toute sa famille. Lendemain matin mon père avait appeler les gens de l’Eglise des prophètes noirs qui sont venus faire une cérémonie rituelle. Ils ont demandé à ce que tout le monde s’écarte puis ils ont brûlé des herbes. A ce moment-là l’attitude de mon père vis-à-vis de moi a été encore plus difficile parce qu’il m’accusait d’avoir « mangé ma sœur ». Nous sommes allés une ou deux fois à l’église des prophètes noirs. Nous sommes arrivés dans une pièce où ils y avaient beaucoup de gens qui attendait pour avoir une prophétie. J’étais juste avec mon père et ma mère. Lorsque notre tour est arrivé, on est entré dans une pièce où il y avait plusieurs femmes en robe blanche. On n’a d’abord prié et chanté, puis une femme m’a demandé d’avouer comment j’avais tué m’a sœur. Je lui ai dit que je n’avais rien fait. A l’église, ils m’ont mis de la cire chaude sur les mains et de l’eau « mayi ya nkamba » pour savoir si j’avais « mangé » l’enfant. Je devais mettre cette eau sur le visage et dans les yeux pendant plusieurs jours, du « Kelo » dans le nez et dans les yeux. Cela me faisait très mal. J’ai subi plusieurs séances. Comme ça ne marchait pas, ils disaient que je devais recommencer. C’était comme de la torture pour moi. Cela a duré plusieurs semaines et je devais retourner à l’Eglise pour accomplir ce rituel environ trois fois par semaine. Papa Féroce me frappait aussi souvent avec la ceinture ou un bâton en bois pour que je « dise la vérité ». Papa Féroce voulait encore que je retourne à l’église des prophètes noirs. Il voulait que j’avoue avoir mangé sa fille. Les tortures (rituel) ont continué. Un jour où ma mère n’était pas là, Papa Féroce m’a purgé avec des piments très forts. Il a mis des piments dans l’eau et, avec une pompe, me l’a injecté dans l’anus. J’ai eu très très mal pendant plusieurs jours.
Alors je me suis dit qu’un jour on allait me tuer pour rien et j’ai décidé de fuir, de partir vivre dans la rue sans le dire à personne.
Aminata :
Je vivais dans un quartier où il y avait de l’insécurité. Il y avait des groupes de voleurs. Je me suis fait agresser par des voleurs plusieurs fois et ça a commencé quand j’avais 10 ans. La première fois j’ai dû passer dans une petite rue où se trouvait un groupe. Un des adultes m’a attrapée par le bras et m’a prise par force. Il m’a agressée sexuellement. C’était le chef du groupe. J’ai été violée. Ensuite il m’a menacée de représailles, en me disant de ne rien dire. Je ne les ai plus revus après. Le temps a passé et une fois, j’ai croisé l’un d’eux. J’ai commencé à courir pour fuir. Je me suis réfugiée à la maison. Une autre fois encore, maman m’a envoyé au marché. En rentrant, j’ai de nouveau croisé le groupe d’adultes en train de fumer. Ils m’ont reconnue. J’ai tenté de partir mais le chef m’a retrouvée. Il m’a de nouveau violée. En rentrant, je saignais. Je n’ai pas voulu en parler à ma maman car elle était enceinte et j’avais peur que le groupe vienne à la maison.
Fatimata :
Ma tante a été très méchante avec moi : elle me frappait, elle me traînait à terre. Souvent, pour me réveiller, elle me jetait dessus un sceau d’eau. Elle prenait des fagots dans le feu pour me frapper avec et me blesser. Souvent elle ne me donnait pas à manger. C’était toujours moi qui devais aller puiser l’eau au marigot et laver les assiettes. Et puis elle me menaçait en me disant qu’elle allait me donner à quelqu’un. Un jour, il y a deux femmes qui sont venues demander après moi. Je me suis cachée parce que j’avais peur. A l’école, mes amies m’avaient dit que l’excision n’était pas une bonne chose. L’une d’entre elles m’a dit que sa sœur était morte à cause de ça. Et ma maman m’avait toujours dit aussi que si un jour, il y a des dames qui venaient pour m’exciser, je devais fuir.
Soria :
Quelques mois après, ma tante a décidé de me marier. Elle m’a dit que c’était la coutume. Mais l’homme à qui elle voulait me marier était très vieux et moi je ne voulais pas. Je suis une jeune fille et je voulais pouvoir retourner à l’école. Malgré tout un jour elle m’a conduit chez lui et m’a laissé là-bas. Nous ne nous sommes jamais officiellement mariés, il a simplement donné à ma tante de l’argent pour me garder. Il voulait toujours avoir des relations sexuelles avec moi mais moi je refusais. Dans la journée, il partait au travail et m’enfermait dans la maison. Le soir quand il rentrait, il m’obligeait à dormir avec lui mais moi je refusais d’avoir des rapports sexuels avec lui. Alors quelques semaines plus tard, il a appelé ma tante pour se plaindre. Ma tante est venue et elle m’a dit, « si tu ne le fais pas, tu verras ce qui t’arriveras. Elle me disait que le monsieur avait déjà donné l’argent et que je devais le faire ». Mais moi je refusais toujours. Alors il m’a forcée. C’est arrivé plusieurs fois. Il me frappait. J’étais devenue comme une esclave, comme un chien que l’on tape quand on veut. Il m’obligeait à faire le ménage et à faire à manger pour lui. Cela a duré un peu plus d’un mois.
OU VA-T-ON ? :
Tous les jeunes quittent leur lieu de vie sans savoir où ils se rendent, quels pays ils traversent et quelle est la destination finale. Ils suivent un « grand » dont l’autorité ne se discute pas.
Mohamed :
Un jour, mon oncle m’a proposé d’aller voir ma mère pour lui demander que je l’accompagne au Mali pour ses affaires. Ma mère a accepté et donc je suis parti avec Ahmed, au Mali. Nous sommes partis en voiture avec un autre monsieur qui conduisait. On a roulé durant à peu près deux jours pour arriver à Bamako. Nous avons été hébergés par une personne que Ahmed connaissait. Moi je suis resté dans l’appartement. Plus d’une semaine après, il m’a dit que nous devions maintenant partir en Libye pour chercher de la marchandise. Moi je lui faisais confiance alors je l’ai suivi sans discuter. Un soir, c’était en décembre 2021, nous avons pris une voiture. Moi je pensais que c’était pour retourner en Côte d’Ivoire mais Amhed m’avait menti : il voulait m’amener en Italie ».
Salimata :
Une nuit, il est venu nous chercher pour nous conduire au bord de l’eau. Moi je ne savais pas que nous partions en Europe et que nous allions traverser la mer. Jusqu’ici, lorsque je posais des questions sur notre destination, Béma me disait qu’il ne fallait pas que je m’inquiète mais il ne me disait rien de plus.
Amara :
Je suis resté environ 1 ou 2 mois chez lui, je ne sais pas vraiment, puis un jour, il a parlé à ma maman et lui a demandé si je pouvais l’accompagner en voyage. Je ne sais pas bien ce qu’il a dit à ma mère, mais moi je pensais que nous allions chercher des vêtements pour son commerce. Ma maman était d’accord car elle lui faisait confiance. Nous sommes partis 2 ou 3 jours après sans que je revoie maman et nous sommes allés dans une gare routière de Conakry. On est monté dans un taxi pour 6 personnes, je ne connaissais que Zambrotta. Nous avons roulé toute la nuit et nous nous sommes arrêtés le lendemain matin. Nous étions arrivés au Mali. J’ai entendu le chauffeur le dire. Dans mon esprit, Grand allait m’apprendre son métier. Je lui faisais confiance.
Oumar :
Je jouais au foot et parfois mon entraîneur, Madi, nous donnait des fruits pour nous aider. Des fois je dormais chez lui. Une nuit il m’a réveillé et m’a dit que nous allions partir à Bamako pour chercher des vêtements. Je ne savais pas où était Bamako. Je pensais que ce n’était pas loin d’Abidjan, que c’était simplement dans un autre quartier. Et puis j’avais confiance en lui alors je l’ai suivi. Nous sommes partis au milieu de la nuit. Nous avons pris un bus. Je demandais toujours à Tonton Madi pourquoi nous étions là mais il ne me répondait pas.
LE TRAJET : Ils vivent la peur
Youssouf :
Une autre fois, alors que le camion c’est arrêté pour que nous marchions, nous avons été arrêtés par des hommes armés de machettes et de bâton. Ils nous ont fouillé pour nous prendre notre argent et nos téléphones. Il y a l’un d’entre nous qui n’a pas voulu se laisser faire et ils lui ont donné un coup de machette sur l’épaule. Moi j’étais à côté de tonton. Je lui ai dit que j’avais peur et il m’a dit qu’on allait arriver et que tout cela sera fini.
Mamadou :
Moi je lui faisais confiance alors je l’ai suivi sans discuter. Nous sommes partis en voiture. Nous sommes passés par l’Algérie, puis par Tripoli, pour arriver enfin à Zabrata en Libye. Le voyage a durée quelques jours. C’est lui qui a pris en charge tous les transports. Nous avons dormi dans un foyer où il avait des connaissances durant plusieurs semaines. Ahmed m’a dit qu’il ne fallait pas que je sorte parce que c’était dangereux.
Une fois en mer, le moteur a calé. On est resté plusieurs jours sur le canot, sans manger ni boire. J’avais très très peur. Pour moi c’est comme si j’étais déjà mort. J’ai beaucoup pleuré. J’ai fait des cauchemars pendant plusieurs jours après. Les gardes côtes italiens sont venus nous secourir et nous ont envoyés à Lampedusa.
Seydou :
Le monsieur Algérien m’a dit que je devais aussi partir. Je me suis mis à pleurer mais il m’a forcé à sortir et quand je me suis retourné pour partir, j’ai reçu un coup sur la nuque. Lorsque je me suis réveillé j’étais déjà dans un bateau avec beaucoup de personnes (il y avait aussi les noirs qui étaient passés dans la maison la nuit). J’avais peur et tout le monde autour de moi aussi avait peur. Nous sommes restés deux jours sur l’eau sans manger ni boire et le troisième jour nous avons fait naufrage : l’eau entrait sous le bateau et tellement nous étions nombreux, il s’est renversé. A ce moment-là nous avons vu un grand bateau qui venait mais pendant ce temps, il y avait des enfants et des femmes qui étaient en train de mourir. Moi, ce qui m’a sauvé d’abord, c’était un bidon d’essence vide que j’ai attrapé et serré contre moi. A un moment j’ai senti que le bidon me brûlait la poitrine alors j’ai attrapé le bateau qui était renversé. Il y avait deux femmes à côté de moi que j’ai pu sauver : je les tenais avec la main gauche et je tenais le bateau la main droite. Enfin, il y a des personnes qui nous ont lancé des gilets et qui nous ont aidé à monter dans le grand bateau.
Aicha :
Ma sœur a organisé tout le voyage. Nous sommes partis toutes les deux. Nous sommes allés jusqu’en Libye. Durant le voyage c’est m’a sœur qui s’est offerte à ma place et qui s’est faite violée.
En Libye aussi cela a été très dur. Il nous frappait, il jetait le chien sur nous. Il tuait les gens. Ils ont tué un homme parce qu’il ne voulait pas que l’on prenne sa fille.
Nous avons pris le bateau. Nous sommes restés onze jours sur le bateau et ma sœur est décédée.
Fatoumata :
Maman Ginette est venu me voir avec une pochette dans laquelle il y avait des papiers et elle m’a dit que j’allais partir dans deux jours. J’ai donc pris l’avion avec deux dames que je ne connaissais pas. Elles avaient tous les documents en main. A chaque fois que l’on passait une barrière elles me donnaient ce qui faut en me disant « montre ça » et puis elles reprenaient le document. C’est au moment où j’ai ouvert mon passeport que j’ai vu que la photo me ressemblait mais que le nom n’était pas le mien.
L’accueil en France :
Démunis, ils affrontent une solitude terrible aggravée par l’impact dramatique des évaluations de minorité effectuées par la cellule MNA du département.
Ou comment des professionnels détruisent durablement des projets de vie d’enfants.
L’évaluation de minorité est effectuée par un ou deux travailleurs sociaux et dure au maximum 1h avec l’aide éventuelle d’un interprète par téléphone.
Omar:
J’ai rencontré d’autres jeunes avec qui j’ai pu discuter et finalement il y a une dame qui m’a dit que l’on ne pouvait pas m’aider ici, à Paris, et qu’il fallait que j’aille dans une petite ville. Elle m’a indiqué le train que je devais prendre pour venir à Evreux et je suis venu ici. Arrivé là j’ai dormi à la gare. J’ai encore demandé de l’aide aux gens et encore une dame le lendemain qui m’a indiqué où je devais aller. A de nombreuses reprises j’ai demandé à être pris en charge par l’ASE mais ils m’ont toujours chassé en me disant qu’il n’y avait pas de place.
Diana:
L’évaluation au département a duré environ une heure avec deux femmes et un traducteur par téléphone. C’était trop rapide et je n’ai pas compris pourquoi ils avaient appelé un traducteur. Par ailleurs, j’étais dans le stress. Je fais des cauchemars la nuit. Durant le trajet j’avais tout le temps peur de mourir. J’avais beaucoup de chose en tête. Si, comme c’est indiqué dans mon évaluation, mon parcours migratoire est « semblable à beaucoup d’autres récits », c’est sans doute qu’il y a beaucoup d’autres jeunes Africain qui ont fait le même parcours… il n’y a pas mille façons de traverser l’Afrique pour arriver en France pour des jeunes de ma condition. De fait, cela pourrait aussi bien être pris comme un argument en faveur de la véracité de mon propos. En ce qui concerne le fait que je ne connaisse pas exactement l’âge de mon frère malgré le temps passé ensemble, cela s’explique simplement par le fait que chez nous, les africains, bien que nous connaissions le jour de naissance, nous ne connaissons pas forcément l’année car cela est considéré comme un manque de respect et mal poli de le demander.
Inaya :
En premier lieu je tiens à préciser encore que la maison dans laquelle j’ai vécu était non pas en terre mais en dur. Pour rentrer dans la maison il fallait monter un petit escalier. Le niveau où nous vivions était donc surélevé et nous avions bien une cave. Si mes évaluatrices avaient pris le temps de me le demander avant de douter de ma parole en écrivant des choses fausses comme : « Inaya évoque des sous-sols dans la maison de ses parents, soit dans les cases. Cependant, dans ces petites maisons en terre cuite, il n’y a pas de sous-sol ». J’aurais bien sûr pu leur expliquer.
Moussa :
Les évaluatrices de l’ASE, écrivent : « Moussa déclara avoir été à la rue durant plusieurs jours ; cependant, à son arrivée dans notre département, Moussa n’avait pas l’apparence d’une personne ayant dormi dehors. Il n’avait pas I ‘air fatigué et il ne sentait pas mauvais. Nous remettons alors en doute I ‘ensemble des informations qui nous ont été donné ».
Souleymane :
Les évaluatrices de l’ASE écrivent : « Le discours de Souleymane est cohérent. Il semble encore sous le choc de son parcours, ses vêtements ses chaussures sont très abimés. Malgré son isolement, nous remettons en question la minorité du jeune d’autant plus qu’il ne nous présente aucuns documents d’identité prouvant ses propos ».
Asma :
Une dame m’a accompagné et m’a montré de loin l’entrée de l’hôtel du Département. Je suis entrée et j’ai dit à un monsieur qui se tenait là que j’étais mineure et il m’a accompagnée à l’accueil.
J’ai attendu dans un bureau de 10h00 à 17h00 environ. Je me suis endormie. Puis une dame qui s’appelle Sylvie est venue me voir pour me dire qu’il n’y avait pas de place pour moi. On m’a prise en photo et on m’a demandé mon âge. La chef de Sylvie, à partir de la photo m’a dit que j’avais 23 ans et que beaucoup de filles congolaises, comme moi, disent qu’elles sont mineures alors qu’elles sont plus âgées. On m’a demandé de repartir à la gare et on m’a donné un plan de la ville.
Un garçon était dans la même situation que moi. Nous ne voulions pas y retourner et nous sommes restés devant l’entrée de l’hôtel du Département. La chef de Sylvie, Martine sortait du parking en voiture et s’est proposée de nous emmener à la gare ce que nous avons refusé.
Finalement nous y sommes allés à pied car Martine nous a dit qu’il y avait des distributions de nourriture par la maraude de la Croix Rouge. À l’arrivée à la gare, il n’y avait personne et le jeune qui était avec moi est parti de son côté. Je me suis retrouvée toute seule. J’ai demandé à un jeune qui était là où se situait la Police et il m’a accompagné à proximité et m’a laissé. J’ai sonné, il faisait nuit, il devait être environ 21h00.
Un policier est venu m’ouvrir et j’ai expliqué que j’étais mineure, que je ne savais pas où aller. On m’a demandé mon origine, et j’ai présenté mes papiers au policier qui en a fait une copie. Il m’a dit que je n’étais pas mineure et que beaucoup de congolais faisaient ça. Il m’a dit qu’il allait me faire faire des tests osseux. J’ai montré le plan que le Département m’avait donné. Il m’a dit qu’il ne pouvait rien faire et qu’il fallait que je retourne à la gare. On m’a demandé de retourner à la gare pour rencontrer la Croix Rouge.

